Mon histoire

 

Depuis toute petite, je voyais et ressentais la présence des défunts.
On me répétait que « ça n’existait pas », que ce n’était que mon imagination. Alors j’ai appris à me taire, à garder ça pour moi, comme un secret un peu lourd à porter.

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J’ai grandi avec ces visions, cette voix (que j’ai compris bien plus tard être mon guide) qui me prévenait quand quelque chose allait arriver… et j’avoue, des fois, c’était bien pratique. Dommage pour mon copain de l’époque, s’il pensait pouvoir me cacher des choses 😉. Et puis il y avait aussi ces apparitions soudaines, qui elles, ne prévenaient pas. Autant dire que ça m’a souvent fait très peur.

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Tout s’est amplifié à la naissance de mon fils, il y a plus de 11 ans maintenant. Chaque jour, ces perceptions revenaient : parfois doucement, parfois avec plus de force. Mais je résistais encore, essayant tant bien que mal de camoufler cette part de moi. Que diraient les gens si je me montrais telle que j’étais vraiment ?

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Puis ma grand-mère est décédée. Et c’est elle qui a tout changé. Depuis l’autre côté, elle m’a soutenue, rassurée et surtout accompagnée pas à pas. Chaque fois qu’une apparition me mettait mal à l’aise, elle venait, elle était là. Grâce à elle, je n’ai plus eu peur de ce que je voyais, entendais et ressentais. Elle m’a donné la force d’assumer cette part de moi, au lieu de la cacher.

Et encore aujourd’hui, à chaque contact défunt que je transmets, elle est présente. Elle veille, elle s’assure que tout se passe bien. Parfois, je l’entends même glisser en séance : « Eh oh doucement, on fait la queue comme tout le monde ! »

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Je m’amuse aussi à les entendre intervenir dans la vie quotidienne : « Hum, avec un peu de chocolat, ce serait meilleur ! » ou « La robe noire était plus jolie… » Parfois, ils font sauter la télé quand je fais semblant de ne pas les voir (oui, je n’ai pas toujours envie 😉). Nous sommes entourés, que nous le voulions ou non, par des mondes qui cohabitent d’une certaine façon.

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Être passeuse d’âmes, c’est un peu comme devenir une porte entre deux mondes, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit (bon, maintenant je sais mettre un cadre, mais tous ne le respectent pas toujours 😅). C’est accompagner les défunts qui ont besoin d’aide pour « passer de l’autre côté ». On prend le temps de les écouter, de ressentir leurs émotions, de décoder leurs messages… et de leur tendre la main pour qu’ils avancent enfin sur leur chemin.

C’est intense. Parfois, ça vous retourne complètement : les larmes viennent toutes seules, et il arrive même que votre propre cœur se serre. Certains passages sont plus costauds que d’autres, chaque défunt arrive avec son sac à dos rempli d’histoires et de bagages émotionnels. Pendant ce passage, vous sentez tout passer à travers vous, comme si on vous livrait en direct une cargaison d’émotions… intense, mais toujours profondément humain et touchant.

C’est une autre partie de moi que j’ai dû apprendre à accepter. 

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Pendant longtemps, j’ai eu peur du jugement des autres. Je me retenais, je me contenais, refusant de me montrer telle que j’étais vraiment. Mais j’ai compris que l’avis des autres n’est qu’un reflet de leur propre regard, pas une vérité sur moi. Ce chemin est le mien, et je le vis désormais avec authenticité et bienveillance.

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Aujourd’hui, je me sens enfin à ma place. J’aime réellement être ce pont entre vous et vos proches disparus, et permettre à ces rencontres d’avoir lieu.

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Avec toute ma bienveillance,
Cécilia